Silo, de Hugh Howey

Et voici la rentrée et le joli mois de septembre ! Quoi de mieux pour commencer cette nouvelle année scolaire en beauté qu’un véritable coup de cœur littéraire ! Et pas n’importe lequel : pour un roman de science-fiction. Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de SF et j’ai bien fait : « Silo » de Hugh Howey est un roman prenant, addictif, et bien écrit. Je vous emmène à sa découverte !

Silo est à la base un roman auto-édité en 2011 sur Amazon. Rapidement, le livre est remarqué par les éditeurs américains et canadiens et là, la machine s’emballe : voici Silo à la conquête du monde ! En 2013, l’auteur sort deux ouvrages complémentaires pour en faire une sorte de trilogie : « Silo – Origines » et « Silo – Générations ».

Pour ma part, je me suis procurée seulement le premier tome dans la collection Babel – Actes Sud que j’affectionne tout particulièrement. Vous pouvez aussi le retrouver chez Le Livre de Poche.

De quoi ça parle ?

Imaginons le futur, l’humanité (ou ce qui en reste) vit sous terre dans un immense silo qui s’étend sur 144 étages qui se distribuent au gré d’un immense escalier de fer tournant.

Dehors, la terre est décimée, battue par des vents violents, sans végétation aucune, l’air y est toxique. Seul le Silo permet de garder en vie la petite communauté humaine.

Le Silo se construit selon une hiérarchie sociale bien connue de l’être humain : tout en haut, les professions plus notariales, les cols blancs (Maire, shérif, …) et plus on descend vers le bas, plus les cols bleus sont présents, entretenant les machines et les rouages pour que la communauté puisse continuer à respirer un air adéquat, avoir de l’électricité, se laver…

Peu de libertés dans le Silo, les règles sont jalousement édictées et contrôlées par le DIT, une sorte de département de sécurité et d’informatique. Ceux qui enfreignent les règles sont expulsés et doivent avant de rendre leur dernier souffle nettoyer les capteurs situés en haut du Silo. Ces capteurs enregistrent le monde extérieur et permettent d’avoir, sur un écran géant situé dans le Silo, des images du dehors. En somme, une sorte de petite fenêtre ouverte sur le monde mais qui s’encrasse à intervalle régulier…

L’histoire commence avec le shérif actuel du Silo : Holston. Celui-ci a perdu sa femme qui a demandé à sortir malgré les interdictions et la mort imminente qui l’attendait. Holston, ravagé par sa mort, se pose toutefois de nombreuses questions : quelles sont ces recherches qu’elle avait faites avant de sortir ? Avait-elle découvert quelque chose ? Pourquoi s’est-elle proposée pour le nettoyage ?

C’est le début d’une enquête qui va soulever de multiples interrogations et va chambouler les représentations de cette petite communauté humaine souterraine.

Et l’écriture dans tout ça ?

Rien d’exceptionnel dans l’écriture de Hugh Howey et pourtant, le roman se dévore ! Cela tient beaucoup à sa construction : petits chapitres se terminant régulièrement sur un moment de suspens. D’ailleurs, l’auteur manie à la perfection la tension et sait comment tenir le lecteur en haleine.

On ne se retrouve pas pour autant devant un film d’action. Les évènements se succèdent mais toujours de manière assez posée.

Qu’est-ce que j’en pense ?

J’ai vraiment adoré cette lecture. Elle m’a permis de renouer avec facilité et plaisir avec le genre. Bref, une petite pépite !

Ne prenez pas peur au mot « science-fiction ». On est loin ici du récit SF pour initié avec termes techniques, monde si vaste qu’il en devient difficile à imaginer et jargon plus ou moins compréhensible. C’est là toute la force de Silo. En surfant sur les vagues à la Hunger Games, tout en adoptant les codes de la SF, Hugh Howey signe finalement un roman attractif et accessible, même pour les non-initiés du genre.

On pourra reprocher à l’auteur ses tournures d’évènements quelquefois un peu faciles (qui contentent toutefois grandement le lecteur), et son écriture très accessible mais n’ayant pas de charme particulier. Il n’en reste pas moins qu’il s’agit d’un véritable page-turner ! Comprenez, un livre que vous ne pourrez lâcher une fois commencé et qui vous tiendra éveillé jusqu’au bout de la nuit pour « savoir la suite ».

Il faut dire également que Hugh Howey a créé des personnages auxquels on s’attache très facilement, à ma propre grande surprise.

Je vous recommande fortement « Silo » qui est un roman riche à plusieurs titres. Entrecroisant habilement science-fiction et dystopie post-apocalyptique tout en ménageant un suspens digne des séries les plus addictives du moment, c’est clairement un livre à ne pas rater ! Vous ne verrez pas défiler ses 500 pages ! Et peut-être même que, comme moi, vous aurez envie de prolonger le récit et de vous jeter à corps perdu dans le tome 2 : « Silo – Origines », qui sait ?

5/5