Miss Cyclone, de Laurence Peyrin

Laurence Peyrin, ça ne vous dit rien ? Je suis sûre que si, allez un petit effort ! Si vous êtes blogueur, booktubeur ou bien encore tout simplement amateur de littérature, vous n’avez pas pu manquer, en 2015, la sortie du roman au titre plus que curieux : « La drôle de vie de Zelda Zonk ». Je vous en avais parlé ici. Depuis, Laurence Peyrin a écrit une suite à ce roman, qui vient de sortir en poche : « Hanna » (que je n’ai pas encore lu d’ailleurs !).

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Quant à moi, je viens vous parler de son troisième livre : « Miss Cyclone ». A ce titre, je remercie chaleureusement les Editions Calmann-Lévy de m’avoir permis de le lire.

J’avais vu passer cette sortie et ayant accroché avec le style de l’autrice, il me tardait de la découvrir avec d’autres personnages, dans un autre lieu et face à une nouvelle histoire. Et autant le dire tout de suite, ça a été une très bonne lecture.

De quoi ça parle ?

Elle, c’est Angela. Nous la découvrons à l’adolescence. Brune, petite, avec de belles formes, qui se sent parfois comme « à côté de la plaque », surtout lorsqu’elle se compare à sa meilleure amie June : blonde, élancée, qui a un charme fou !

L’avenir d’Angela est tracé à l’avance. Son mariage avec le voisin de palier, Nick, futur forain, est d’ores et déjà planifié ; celui-ci devenant par ce fait propriétaire et gestionnaire des auto-tamponneuses de la célèbre fête foraine de Coney Island.

C’est sur cette péninsule new-yorkaise que vivent les deux protagonistes. Coney Island, c’est leur repère, leur petite vie tranquille. A l’ombre de la grande roue et des montagnes russes (nommées The Cyclone), elles se racontent leur vie future : en voyage, à la découverte du monde, bien loin de l’avenir pragmatique et terre à terre qui se profile pour Angela. D’ailleurs, cet avenir à Coney Island, est-ce bien ce que souhaite Angela ?

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Angela n’a pas l’occasion de se poser très longtemps cette question car, un beau jour d’été, suite à une circonstance et un acte non-choisis (que je vous laisse découvrir), Angela se retrouve devant le fait accompli. Elle pense alors n’avoir d’autre choix que de s’engager dans cette voie qui lui était comme prédestinée.

De l’adolescence à l’âge adulte, Laurence Peyrin nous propose ainsi de suivre ces deux jeunes filles. Durant 20 ans, avec elles, nous grandirons, nous vivrons des déchirures, des moments de bonheur aussi. Nous suivrons avec elles des évènements qui ont touché les États-Unis : mort de John Lennon, affaire Lewinsky, mais aussi attentats du 11 septembre 2001.

Que va devenir leur vie ? Que vont-elles en faire ?

Et l’écriture dans tout ça ?

Le livre est séparé en différentes parties correspondant à différents moments de la vie d’Angela et June.

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Tout comme dans son roman « La drôle de vie de Zelda Zonk », Laurence Peyrin nous offre une écriture rythmée, fraîche et déliée. Les pages défilent à une vitesse incroyable. On sent une extrême douceur dans sa façon de décrire les choses de la vie, même les plus difficiles.

La plume de Laurence Peyrin me fait penser à une friandise. On prend son temps pour la déguster, craignant qu’elle ne fonde trop vite en bouche.

Qu’est-ce que j’en pense ?

Angela est un personnage attachant, pétri de doutes et de frustrations. Son amie June semble plus éthérée, plus libre de ses choix mais aussi plus torturée dans le fond. Car Laurence Peyrin nous entraîne au-delà des apparences, au-delà des façades, à la rencontre des doutes qui constituent un individu.

J’ai particulièrement apprécié le fait qu’Angela n’envoie pas tout valser dès son adolescence, ce qui aurait sonné faux. En effet, le fait d’évoluer peu à peu, d’hésiter, de faire un pas de côté, et pourquoi pas un en arrière, est le propre de la construction de tout à chacun. Concernant June, j’ai apprécié son côté fantasque. On sent bien que, tout compte fait, cette vie sans attaches ne la satisfait pas entièrement : elle est comme dans l’attente de quelque chose qui ne vient pas.

A travers « Miss Cyclone », on retrouve le fil rouge que Laurence Peyrin semble déployer dans ses différents romans, à savoir : l’introspection des individus sur leur parcours de vie.

Angela, avec sa vie balisée à l’avance, pose la question de notre volonté, de notre courage pour se dégager des conventions. Quant à June, elle représente un sentiment de liberté sur lequel flotte une ombre. En effet, il existe en elle comme un vide qu’elle cherche  désespérément à combler tout au long du roman. Cela nous renvoie à la question : qu’attendons-nous au juste de la vie ?

« Miss Cyclone » est un beau roman sur l’amitié, la vie. L’ambiance y est douce-amère et amène, grâce à l’écriture délicate de Laurence Peyrin, à se questionner sur nos choix. Je vous recommande ce livre si vous aimez les récits de vie et si vous souhaitez découvrir des personnages attachants.

5/5

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6 réflexions sur “Miss Cyclone, de Laurence Peyrin

    • C’est vrai que j’aime beaucoup la façon d’écrire de Laurence Peyrin. Si tu as l’occasion d’avoir un de ses livres entre les mains, tu me diras ce que tu en as pensé du coup ?

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