La vie rêvée de Rachel Waring, de Stephen Benatar

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Et si on parlait d’une belle découverte, d’un roman atypique avec une superbe couverture très romantique avec un côté so british ?

J’ai découvert « La vie rêvée de Rachel Waring » en farfouillant les rayons de ma bibliothèque. Je n’avais jamais entendu parler de ce livre qui pourtant est une sorte d’OVNI littéraire qui date tout de même de 1982.

Il faut dire que l’auteur, Stephen Benatar, n’a pas eu de chance. Son roman avait été sélectionné pour le Booker Prize* mais malheureusement ce roman trop singulier, trop original a en quelque sorte affolé / mis mal à l’aise le jury qui l’a de suite évincé, et-ce malgré un fervent défenseur : John Carey, président du Booker Prize en 1982. Ce dernier signe d’ailleurs une jolie préface qui réhabilite ce roman oublié des prix littéraires.

Perdu dans les limbes littéraires, il a fait surface chez nous seulement en 2014 ! C’est ce livre que j’ai eu la chance d’exhumer des rayonnages !

* Le Booker Prize est un prix littéraire créé en 1968 qui récompense les romans de fictions rédigés en langue anglaise.

De quoi ça parle ?

« La vie rêvée de Rachel Waring » va se centrer sur le personnage de Rachel (vous vous en doutiez j’en suis sûre vu le titre !), une femme qu’une quarantaine d’année qui hérite de la part d’une grande-tante une immense maison de famille à Bristol.

Apprenant cette grande nouvelle, Rachel ne fait ni une, ni deux et va s’installer à son nouveau domicile. Elle quitte son boulot de bureau monotone et décide d’entamer une nouvelle vie faite de plaisirs, d’art, de beauté, un peu comme celles des ladies anglaises.

Pour cela, elle y met tous les moyens, rénovation, embauche d’un jardinier, achat de robes et autres accessoires de mode. Rachel se crée un véritable personnage mondain et bourgeois.

Rachel est un personnage enjoué (un peu trop?), qui se sent une âme de grande dame, pleine de vertu, et qui fredonne des chansons adaptées à chaque moment particulier de son existence.

Pourtant, peu à peu tout se met à sonner faux, le lecteur est pris de court, que se passe-t-il ? Le malaise s’installe, les relations de Rachel se font de plus en plus étranges et prennent une orientation plus que malsaine avec l’arrivée d’un tableau très particulier dans sa grande maison.

Et l’écriture dans tout ça ?

Là, je dis chapeau à M. Benatar ! Son style fait tout ce roman. Riche, puissant, complexe mais en même temps sachant interpeller le lecteur.

Tout le récit est raconté à la première personne par Rachel. On est littéralement dans sa tête à chaque instant. On vit avec elle ses différentes pensées, ses moments de réflexions, sa façon plus que fantasque de sauter du coq à l’âne, d’un sujet à l’autre.

Et c’est là tout le génie de l’auteur, comme nous suivons l’histoire par les yeux de Rachel, impossible de savoir si ce qu’elle vit et nous donne à voir est réel, ou bien tout simplement une sorte de fantasme.

Le récit est émaillé des nombreux airs chantés que Rachel affectionne. Vous pouvez d’ailleurs accompagner votre lecture avec ces chansons en vous basant sur la liste que l’éditeur Le Tripode, a créé.

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Qu’est-ce que j’en pense ?

« La vie rêvée de Rachel Waring » est un roman atypique de part sa narration mais aussi de part le personnage de Rachel, attachant mais totalement loufoque, que dépeint Stephen Benatar.

On aimerait tellement parfois avoir cette désinvolture, cette capacité à rire de tout et à se mettre en situation que Rachel possède. Sauf que Rachel a cette fêlure, ce côté forcé, parfois surjoué qui met ses relations sociales mal à l’aise.

Pour lire ce roman, il faut accepter de se laisser porter, aimer les digressions narratives mais surtout ne pas chercher à comprendre : tout au moins, pas tout de suite !

Je n’ose vous en dire plus au risque de trop vous en dévoiler. Je ne peux que vous encourager à découvrir par vous-même Rachel Waring, vous ne serez pas déçus du voyage…

5/5

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Je vous laisse sur ces avis plus qu’élogieux de la presse anglo-saxonne…

Rachel est l’une des grandes figures de la littérature anglaise. Elle est tout à la fois Scarlett O’Hara, Blanche DuBois, Blanche-Neige et Miss Havisham.
— THE TIMES LITERARY SUPPLEMENT

Avec brio, Benatar se glisse dans la conscience d’une excentrique pour qui l’imagination débridée et les fantasmes sont les seuls antidotes au désespoir.
— THE GUARDIAN

8 réflexions sur “La vie rêvée de Rachel Waring, de Stephen Benatar

    • Je te comprends c’est un peu un roman « ça passe ou ça casse ». Je te conseille de tenter en tout cas. Si tu te lances, n’hésite pas à me donner ton avis, je serai ravie qu’on partage nos impressions de lecture !

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