« Un amour impossible » est un des livres de la rentrée littéraire de septembre 2015. Publié chez Flammarion, il a été écrit par Christine Angot, romancière très controversée… En effet, à la parution de chacun de ses écrits, s’ensuit une polémique, des discussions, des débats, des indignations, des incompréhensions.
Il faut dire que Christine Angot est une auteur un peu spéciale car elle aborde des thèmes poignants et difficiles comme l’inceste notamment.
Autre caractéristique de son œuvre, elle s’inspire très fortement de son histoire personnelle pour écrire, et certains de ses livres sont même ouvertement autobiographiques et revendiqués comme tels. C’est le cas d’« Un amour impossible ».
Et là encore, le livre défraie la chronique. Deux camps s’affrontent. D’un côté, les critiques littéraires qui se sentent floués à la lecture du livre qui est alors taxé de « journal intime d’une ado de 50 ans », de « monumentale platitude », qui apporte l’« ennui ». Et de l’autre, l’exercice est salué et encensé.
De mon côté, je suis encore dans l’expectative. Est-ce que j’ai aimé ou pas ? Difficile à dire.
De quoi ça parle ?
« Un amour impossible » suit la vie de la mère de Christine Angot, Rachel, issue d’une famille populaire. L’auteur raconte la rencontre de sa mère avec son « père » : Pierre, et la relation ambiguë et malsaine qui se développe entre eux.
Rachel et Pierre ont rapidement un enfant : la petite Christine, ou plutôt devrions-nous dire, Rachel attend un enfant, l’élève seule, pendant que Pierre mène une autre vie, celle qui lui ressemble, avec les personnes de son rang. Peu à peu se dessine le portrait d’un père manipulateur, dédaigneux, prêt à tout pour détruire Rachel, l’empêcher de s’élever vers les couches sociales supérieures, but ultime de toute femme selon lui (sic).
Rachel, naïve, et éperdument amoureuse n’apprendra que sur le tard la triste vérité sur les viols répétitifs perpétrés par Pierre sur sa propre fille.
On pourrait d’ailleurs croire que le roman va tourner autour de la révélation choc annoncée en quatrième de couverture, or il n’en est rien. Ce n’est que vers la fin du roman qu’est abordée cette abomination.
La grande majorité du roman s’intéresse à la relation mère-fille, aux liens forts et passionnés qui se tissent entre elles, à l’amitié, à la tristesse, aux petites joies du quotidien qu’elles partagent. A l’amour inconditionnel qu’elles ont l’une pour l’autre et sur lequel elles se reposent. C’est cet amour qui a va être souillé, mis à mal, par Pierre.
Et l’écriture dans tout ça ?
Christine Angot possède un style assez spécial. Simple, direct, parfois enfantin, mais qui fait mouche. C’était la première fois que je lisais un livre de cet auteur et je partais avec de gros a priori sur son style d’écriture.
Les chapitres sont courts. Les dialogues oscillent entre le langage parlé (utilisé par Rachel et Christine) et plus soutenu voire alambiqué (pour Pierre). J’ai vu ces changements comme un moyen pour l’auteur de marquer encore plus la différence sociale entre Rachel et Pierre.
Autant, je ne trouve pas que l’auteur excelle dans les descriptions, autant, elle possède une façon toute particulière d’aborder les sentiments et notamment l’amour filial.
Qu’est-ce que j’en pense ?
D’un côté, j’ai apprécié les sentiments que l’auteur arrivait à créer : on ressent l’impuissance de Rachel, sa douleur face au comportement de Pierre, la naïveté de Christine, l’arrogance de Pierre. De l’autre, j’aurais tendance à penser que l’ensemble sonne comme inachevé, tant dans les dialogues que dans le « dénouement » du récit. Je ne sais pas si je relirai ou pas un Christine Angot. Dans tous les cas, ça aura été une expérience à tenter.
3/5
Je pense avoir ce bouquin dans ma bibliothèque depuis un mois voire deux mais impossible de le lire. Le sujet m’effraie (alors que je l’ai justement acheté pour ça) mais j’ai peur d’être trop dérangée et de ne pas pouvoir continuer. Il faudra que je le lise mais quand…
Il me semble que j’avais déjà lu un Angot mais je ne me souviens pas du titre, c’est dire si ça m’avait laissé un bon souvenir! 😀
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Si ça peut te rassurer, moi aussi, j’avais vraiment peur de ce roman vu le sujet abordé mais heureusement, l’inceste n’est pas au cœur du récit et il est évoqué, sans descriptions aucunes. Il arrive comme un fait à un moment donné avec lequel Rachel et sa fille Christine vont devoir vivre.
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J’avais très envie de découvrir ce roman.
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Bon ce genre de roman ne m’intéresse pas, et ta chronique n’a pas changé mon point de vu sur celui là. En revanche je l’ai trouvé très bien construite et très intéressante, ce qui est suffisamment rare je trouve pour le souligner^^! (rare sur la blogo hein)
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Je comprends tout à fait que ce genre de lecture ne fasse pas très « envie ». Moi-même je ne suis généralement pas attirée par ce type de roman. Merci beaucoup pour ton retour sur ma chronique en tout cas !
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C’était le premier de l’auteure que je lisais, et j’ai bien accroché. Mais je suis d’accord avec toi : il reste un goût d’inachevé.
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C’est tout à fait ça. D’un autre côté, j’ai lu des avis qui avançaient le fait qu’il fallait lire la totalité des livres de Christine Angot pour bien comprendre les tenants et aboutissants, un peu comme si tous ses romans constituaient des morceaux d’une seule et même œuvre.
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Alors on n’est pas au bout de nos peines….
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A nos risques et périls du coup…
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